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Les voix du rétablissement : récits croisés de patients

témoignage rétablissementAu sein d’EPSYLAN, des parcours singuliers se croisent et se répondent, révélant des chemins de rétablissement marqués par la résilience et l’accompagnement bienveillant.

Nicolas (*) : Le chemin vers la résilience

« Je suis arrivé à EPSYLAN en hospitalisation sous contrainte, après une période maniaque. Ma première hospitalisation a duré un mois. A ce moment-là, j’étais en lutte pour retrouver ma liberté. Cependant, lors de ma seconde hospitalisation – qui était volontaire – j’ai pu réellement avancer dans l’acceptation de mon diagnostic de bipolarité. Les soignants, psychiatres et pairs aidants ont joué un rôle clé dans ce processus. Aujourd’hui je suis engagé dans un programme de psychoéducation qui m’aide à mieux comprendre et accepter ma maladie. Et l’environnement ici, en pleine nature, est propice à cette « randonnée » du rétablissement. »

Élodie : Retrouver sa place et transmettre

« En 2021, après une tentative de suicide, mon hospitalisation à EPSYLAN a marqué un tournant. Pour la première fois, je me suis sentie à ma place, entendue dans ma souffrance. L’écoute bienveillante des soignants et la dynamique de groupe ont été déterminantes. J’ai découvert la pair-aidance, ce rôle d’accompagnement par des personnes ayant traversé des expériences similaires. Aujourd’hui, je suis devenue bénévole et j’aspire à me professionnaliser dans cette démarche. Je suis convaincue que la transmission, le récit de soi, le récit des expériences – qu’elles soient positives ou négatives – sont des leviers puissants de rétablissement. »

Marie : Rompre l’isolement et reprendre confiance

« Je n’ai pas été hospitalisée à EPSYLAN mais, après des traumatismes familiaux et une période difficile liée au COVID, j’ai ressenti le besoin d’un soutien psychologique. Les groupes de parole et l’accompagnement bienveillant m’ont aidée progressivement à retrouver confiance en moi. Travailler en groupe à fait tomber la honte que je ressentais face à ma dépression. Je me sens moins stigmatisée et plus ancrée dans une démarche de rétablissement progressif. Je me suis rendue compte que je pouvais reprendre en main ma vie, partager des choses, construire avec les autres. »

Sarah : Apprendre à connaître sa maladie

« Depuis mon diagnostic de troubles bipolaires avec tendance schizo-affective en 2015, j’ai traversé plusieurs périodes d’hospitalisation. A EPSYLAN la prise en charge a été remarquable. J’ai participé à des groupes de psychoéducation et de remédiation cognitive, ce qui m’a permis de mieux comprendre et gérer ma maladie. Même après l’hospitalisation, le suivi a été exemplaire, ce qui m’a donné des outils pour avancer. Sur le moment, ce n’est pas forcément bien vécu, mais avec le recul je me rends compte de la chance que j’ai d’être prise en charge ici. »

David : Faire face à la schizophrénie

« Mon diagnostic de schizophrénie a été posé à l’âge de 22 ans. Les troubles sensoriels intenses, comme les bruits amplifiés ou les couleurs vives, restent difficiles à vivre. Mais ici, à EPSYLAN, j’ai trouvé un espace où m’exprimer et me stabiliser. Mes collages sont devenus un refuge, une manière de gérer mes émotions. L’accompagnement et la gentillesse de l’équipe m’ont aidé à me sentir en sécurité et à mieux comprendre mes besoins. »

Béatrice : Reprendre pied

« En 2018, après une période où je me suis laissée submerger par des pratiques comme le reiki, tout a basculé. J’ai fini par être admise en urgence à l’hôpital puis dirigée vers EPSYLAN. Après mon hospitalisation, j’ai eu un suivi à domicile. Aujourd’hui, grâce aux séances de parole et à l’accompagnement que je reçois, je me sens plus stable. »

Isabelle : Trouver la stabilité

« Après le lycée, j’ai perdu mes repères et sombré dans des épisodes psychotiques. J’ai enchaîné sept hospitalisations, d’abord à Marseille, puis en Bretagne, où ma mère a déménagé pour me protéger. C’est dans un centre comme Billiers (Morbihan) que j’ai commencé à reprendre pied : j’y ai retrouvé une vie sociale, découvert des activités comme le dessin et la couture, et rencontré mon compagnon. Aujourd’hui, je suis suivie au CMP d’Ancenis et à EPSYLAN. Au départ, j’avais un peu peur d’aller dans des structures de l’hôpital, mais finalement je vais mieux, je suis stabilisée, j’ai une vie normale. Je fais beaucoup d’activités associatives et avec le CMP je vois beaucoup d’infirmières, ça me fait du bien. »

Olivier : Vers une vie autonome

« A 17 ans, j’ai été placé sous obligation de soins après des problèmes liés à la drogue et à l’alcool. Depuis, j’ai suivi un long parcours de soins : hospitalisation à Blain, hôpital de jour, et maintenant le CATTP de Nort-sur-Erdre. Cela fait 10 ans que je vis en famille d’accueil, avec un suivi régulier par des infirmiers et un psychiatre. J’ai beaucoup évolué, notamment en arrêtant les addictions et en travaillant sur mon comportement. Aujourd’hui, j’ai des projets : intégrer un ESAT, et surtout accéder à l’autonomie en vivant dans mon propre appartement. Avoir ma chance au moins, je pense que j’en suis capable. »

 

A travers ces témoignages, EPSYLAN, et la psychiatrie en général, apparaissent comme bien plus qu’un lieu de soins : un espace de reconstruction, d’écoute et de transmission, où chaque parcours, unique, contribue à la force collective du mieux-être.

 

(*) Tous les prénoms ont été modifiés